Depuis quelques semaines déjà, les Italiens ont établi une corrélation entre la pollution atmosphérique et la pandémie de coronavirus qui sévit aujourd’hui à travers toute l’Europe. Des soupçons qui semblent se confirmer ces jours-ci et qui peuvent peut-être permettre de mieux cerner le mode de propagation si rapide du virus venu de Wuhan.
Une propagation inégale du virus chinois en Italie
Après la France, l’Italie est le pays actuellement le plus durement touché par le coronavirus. Le gouvernement en place et les services de soins sont totalement débordés au point que des états comme Cuba ou la Russie y ont envoyé des équipes médicales et des équipements.
Mais cette propagation de la maladie ne s’est pas faite de la même manière à travers le pays. Ainsi, au sud de la botte, la progression a suivi la modélisation des prévisionnistes établie en se basant sur les observations des Chinois. Mais au nord de l’Italie, ce n’est absolument pas le cas. Le nombre de malades y est nettement plus important, et la situation sanitaire catastrophique.
Pourtant, si l’on ne prend en compte que le fait que le Covid-19 se transmette par contact ou par la salive, le taux de contamination devrait être identique d’un bout à l’autre du pays. Des scientifiques italiens se sont donc penchés sur l’hypothèse d’un autre moyen de transmission qui aurait donc permis une diffusion plus rapide et plus importante du coronavirus.
Les Italiens ont établi une corrélation avec la pollution atmosphérique
Une douzaine de chercheurs se sont donc attelés à essayer de démasquer le facteur qui aggrave la situation au nord de la botte italienne. Ceux-ci ont fini par constater que lors des épisodes de pollution de l’air par les particules fines, le nombre de patients atteints du covid-19 augmentaient. Ils en ont donc conclu qu’il y a bien corrélation entre les deux phénomènes.
Pour autant, ils n’en ont pas encore la preuve formelle. Cette hypothèse est toutefois crédible car dans le passé, des études ont déjà démontré que des germes ou des bactéries pouvaient s’agglutiner aux particules fines. Ce « bloc » peut ainsi se diffuser plus facilement dans l’atmosphère et se déplacer sur une longue distance. Cela a notamment été le cas du H1N1, autre virus qui a fait des ravages il y a quelques années.
Une nouvelle étude qui vient conforter cette hypothèse
Toutefois, la principale inconnue de cette hypothèse, c’est la durée de vie du virus quand il est aggloméré à une particule fine. En effet, si elle est suffisamment longue, la pollution peut alors être considérée comme un facteur aggravant. Dans le cas contraire, ce raisonnement tombe à l’eau.
Le 17 mars 2020, une nouvelle étude est publiée dans la revue « The New England Journal of Medecine » (https://www.nejm.org/doi/10.1056/NEJMc2004973). Elle apporte la preuve que le Covid-19 peut rester actif pendant trois heures quand il s’agglutine aux particules émises dans l’air par l’activité humaine. Toutefois, il faut prendre en compte les conditions météorologiques qui pourraient considérablement réduire cette longévité.
Toujours est-il que si les études à venir confirment toutes ces données, cela signifie qu’il est plus que jamais important de respecter notre environnement pour éviter que sa dégradation ne déclenche d’autres crises sanitaires.